1980, 16mm, NB, 9mn avec des vers de Paul Celan | ||
"Neuf minutes. Une seconde. L'immédiat d'une sensation, terrible. L'angoisse, au seuil du rêve, est toujours déjà là. Et se nourrit aux seules images, tout entières investies par le non-dit d'une signification non identifiée mais dont la présence, comme physique, est effrayante. Littéralement. L'écran de ces nuits-là, aussi est tenté par l'affolement, dérive ou vertige: la pellicule y défile, en un flux enveloppant où la conscience, le sujet, le texte, corps perdu dans l'espace enneigé, blanc, dans l'écran, chercherait sans jamais la pouvoir saisir, l'aspérité qui le retiendrait de s'enfoncer dans le noir, dans le gouffre. Chercherait l'impossible prise sur le réel... "AU LIEU": neuf minutes qui vous coupent le souffle, vous déménagent au lieu du rêve où se noue, entre châteaux en ruines et pierres qui roulent, la question d'une identité, d'un territoire. Non éclaircie: la sensation, simplement, des ruptures, tremblements et orages qui pourraient bien, forces obscures, figurer l'intensité dramatique, terrible, de la mémoire, subjective et historique, qui hanterait le lieu. De la responsabilité historique, et de la difficulté qu'il y aurait pour la conscience culturelle à s'y inscrire. Le lieu, réellement, d'une ruine?" Antoine Wicker, Le Nouvel Alsacien, 1981 |
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